Les communautés juive et musulmane contre la régularisation “Casher et Halal”

L’initiative du gouvernement Autrichien

 

L’initiative d’un élu autrichien visant à réguler l’abattage rituel casher et halal a suscité l’émoi des communautés juive et musulmane qui y voient l’effet d’une campagne de l’extrême droite pour les stigmatiser. Alors que les questions de protection animale sont sous la responsabilité d’un conseiller régional du parti d’extrême droite FPÖ, Gottfried Waldhäusl, les représentants de la communauté juive se sont émus en début de semaine d’avoir reçu un courrier de la région de Basse-Autriche, qui s’étend tout autour de Vienne et compte 1,6 million d’habitants. La lettre, émanant du service régional en charge de la protection animale et affirmant s’appuyer sur la réglementation autrichienne en la matière, explique que les clients des abattoirs devront fournir la preuve de leur appartenance religieuse et de leur adresse.“Il n’est pas question que les Viennois viennent faire égorger des animaux en Basse-Autriche”, justifie Gottfried Waldhäusl, au Wiener Zeitung qui titre “Doit-on présenter ses papiers d’identité pour acheter de la viande casher ?”

Une simple “acte administratif”

 

Pour autant Gottfried Waldhäusl a réaffirmé ses intentions dans la presse autrichienne vendredi. Dans le quotidien Die Presse, il assure que “la loi prévoit un contrôle des besoins et de l’appartenance religieuse” dans le cas d’abattage rituel.

Au quotidien Standard, il explique que “le besoin (de ce type viande halal ou casher , ndlr) doit être justifié et pour cela des noms doivent naturellement être indiqués”. Il s’agit d’un simple “acte administratif “ ajoute-t-il, soulignant que la démarche de contrôle de l’abattage avait été lancée par son prédécesseur de gauche.

 “Diaboliser les minorités”

 

La communauté juive d’Autriche (Israelitische Kultusgemeinde, IKG) a estimé que “la protection animale est un faux prétexte”, et qualifié les conditions posées “d’hypocrites”. “On diabolise une pratique pour diaboliser des minorités”, a expliqué l’IKG à l’AFP. La communauté musulmane (Islamische Glaubensgemeinschaft in Österreich, IGGÖ) a également jugé ” inacceptable “ le projet, ironisant, dans un communiqué, sur “cet amour ambigu des animaux […] qui s’arrête lorsque du sang animal est utilisé pour profaner des synagogues ou des mosquées et lorsqu’on se moque sur les réseaux sociaux des musulmans ou des juifs qui ne mangent pas de porc”.

 

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