Le Business est dans le pré/business is in the meadow Aurélie Touvé

Les éleveurs brésiliens qui exportent sont sous contrat direct avec quelques grandes multinationales,brésiliennes ou états-uniennes comme Sadia, Perdigao, Cargill ou JBS. Les investisseurs y réalisent un placement financier et font gérer leur exploitation par de la main-d’oeuvre salariée, payée bien moins cher qu’en France. Ils bénéficient d’un prix de la terre lui aussi peu onéreux. Ils reçoivent des poussins très bon marché, nés et sélectionnés dans les grandes couveuses industrielles des multinationales avec lesquelles ils sont sous contrat.

Puis les volailles sont nourries de maïs et de soja transgéniques, produits sur place. Ellles seront transformées par des ouvriers payés 240 eurros par mois, avec un droit du travail peu contraignant, dans d’immenses usines oûsont tués un demi-million de poulets par jour. Le poulet brésilien profite également d’une monnaie, le real, largement sous-évaluée face à l’euro.

Autant d’avantages compétitifs qui permettent aux exportateurs brésiliens de vendre bien moins cher que nos producteurs français : quand leur coût de production est estimé à 90 centimes le kilo de carcasse de poulet, il est estimé chez nous à 1,30 euro.

Brazilian breeders who export are under direct contract with a few large multinationals, Brazilian or American such as Sadia, Perdigao, Cargill or JBS. Investors make a financial investment and have their operations managed by salaried labour, paid much less than in France. They also benefit from a low-cost land price. They receive very cheap chicks, born and selected from the large industrial incubators of the multinationals with which they are under contract.

Then the poultry are fed gmo genetic corn and soybeans, produced on site. Poultry transformed by workers paid 240 eurros per month, with a labor law not binding, in huge factories where half a million chickens were killed a day. The Brazilian chicken also benefits from a currency, the real, which is largely undervalued against the euro.

These are all competitive advantages that allow Brazilian exporters to sell much cheaper than our French producers: when their cost of production is estimated at 90 cents per kilo of chicken carcass, it is estimated here at 1.30 euro.

L’alimentation animale reste largement moins chère au Brésil

Le secteur de l’élevage bénéficie de ressources en matières premières agricoles extrêmement abondantes : le Brésil est en effet le troisième producteur de maïs et le second producteur de soja au monde (données USDA). Les prix du maïs et du tourteau de soja au sud du Brésil affichent des niveaux inférieurs à ceux constatés en France, surtout lors des fortes poussées des prix mondiaux, comme en 2007-2008 : le différentiel a alors atteint 63 euros/tonne pour le maïs (156 €/t et 219 €/t respectivement au Rio Grande do Sul et en Bretagne) et 83 euros/tonne pour le tourteau de soja (232 €/t et 315 €/t respectivement, données ACSURS et La Dépêche). La nouvelle flambée des cours mondiaux des céréales et du soja depuis l’été 2012 se traduit par le maintien d’un écart sensible, avec un prix moyen du maïs de 204 €/t au Brésil et 261 €/t en France au deuxième semestre 2012 (moyenne juillet-novembre). À certaines périodes, les prix européens et sud-brésiliens peuvent toutefois se rapprocher.

Animal feed remains significantly cheaper in Brazil

The livestock sector benefits from extremely abundant agricultural raw material resources: Brazil is the third largest producer of maize and the second largest producer of soybeans in the world (USDA data). Corn and soybean meal prices in southern Brazil are below levels than in France, especially during strong global price surges, as in 2007-08: the differential then reached 63 euros/tonne for maize (156 euros/t and 219 euros/t respectively in Rio Grande do Sul and Brittany) and 83 euros/tonne for soybean meal (232 euros/t and 315 euros/t respectively, ACSURS and La Dépêche data). The new surge in world grain and soybean prices since the summer of 2012 has resulted in a significant gap remaining, with an average maize price of 204 euros/t in Brazil and 261 euros/t in France in the second half of 2012 (average July-November). At certain times, however, European and South Brazilian prices may move closer.

 

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Le business est dans le pré Aurélie Trouvé Fayard 2015

 

 

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