La situation actuelle recèle des marges de progrès, notamment dans certaines filières. Suite à une analyse des potentiels de marchés réalisés par l’Itc, l’agriculture biologique et les produits «halal» présentent un bon potentiel de développement du secteur.
Tenant compte des perspectives de développement des marchés et la nature même de la production tunisienne, quant à une utilisation minimale de pesticides, le savoir-faire agricole des régions, la familiarisation avec les concepts «halal», et la diversification des produits agricoles du terroir, il est à noter que tout ceci permet à l’industrie de répondre au potentiel de développement des filières bien spécifiques et à grande valeur ajoutée. Le marché «halal» à lui seul est estimé à 2,3 trillions de dollars de chiffre d’affaires.
L’intégration limitée de la filière oléicole
Par ailleurs, la filière oléicole représente 20% de l’emploi du secteur agricole auquel s’ajoute la transformation industrielle. Pour cause, la domination des exportations de l’huile d’olive, produit emblématique qui représente plus de 42% de la valeur des exportations totales.
Les structures de production, en majorité privées, de petite taille et de type familial représentent près de 29% de l’effectif total des exportations agricoles.
La production de l’olivier intervient également dans d’autres secteurs indissociables, tels que le cosmétique, la savonnerie, l’artisanat avec les bois d’olivier.
Cette tendance participe également à la création de l’emploi régional et la promotion du savoir-faire tunisien. Malgré ce potentiel, l’intégration de la filière oléicole dans d’autres secteurs reste très limitée.
Du point de vue des exportations, l’exploitation des produits oléicoles, malgré l’irrégularité de la production représente 42% de la valeur des exportations totales, suivie par les produits de la mer et les dattes avec respectivement 17% et 11% de la valeur des exportations.
A ces trois produits classiques qui représentent environ 70% du total, s’ajoutent d’autres exportations, moins importantes certes, mais connaissant une certaine régularité. Il s’agit des dérivés des céréales (pâtes et biscuits), les conserves de fruits et légumes avec notamment les conserves de tomates.
Concernant les destinations, l’Union européenne (UE) représente le client le plus important, notamment l’Italie qui attire en moyenne 50% des exportations (principalement l’huile d’olive en vrac). Les exportations vers la Libye sont très irrégulières et passent par des canaux de contrebande, mais peuvent représenter jusqu’à 10%.
Les industries agroalimentaires connaissent ainsi en Tunisie une évolution globalement favorable, malgré la crise économique et la contraction de la demande mondiale en matière d’agro-industrie, avec des performances différenciées selon les produits, assez irrégulières dans le temps, tout en restant fortement dépendantes de leur approvisionnement agricole, lui-même encore sous l’influence des aléas climatiques pour la majorité des cultures pluviales.