Sous l’impulsion de l’association de protection animale Eyes On Animals, le ramassage des poules par le bréchet est en train de gagner des adeptes au Pays-Bas.
Les Pays-Bas comptent environ 30 millions de poules pondeuses. Lors de nombreuses inspections d’élevages à travers le pays, l’association de protection animale Eyes On Animals (EOA) (1) a constaté certains dysfonctionnements lors de la capture et du chargement des poules de réformes. Pour sa directrice Lesley Moffat : « la méthode traditionnelle qui consiste à attraper ces oiseaux par les pattes provoque beaucoup de souffrance. Les poules sont sortis des plateaux par une patte, six à la fois et entassées à l’envers dans des caisses. Avec pour conséquence une énorme panique dans le bâtiment et des blessures graves ». Forte de ce constat, EOA a souhaité développer une technique différente et a lancé en 2016 un projet pilote utilisant une façon de capturer les poules plus respectueuse de leur bien-être, issue d’une expérience menée en Suède. Dénommée EOA Swedish Method, elle consiste à saisir les gallinacés des deux mains, non pas par les pattes, mais au niveau du bréchet et des ailes. Les animaux sont attrapés au maximum deux par deux. Confrontée à un certain scepticisme de la part des professionnels, EOA a commencé dans un premier temps à former à petite échelle des équipes de ramassage. 3 ans plus tard ce projet est en passe de devenir une méthode de référence pour de grandes entreprises néerlandaises.
Un ramassage dans le calme
L’élevage Kipster (2) était le candidat idéal pour tester l’initiative de EOA à grande échelle. Même si l’évacuation des poules a pris 2 à 3 fois plus de temps par rapport à la méthode traditionnelle, avec un coût 2,5 fois plus important, la méthode a séduit. Le chargement des volailles ne se faisant que tous les 18 mois, le surcoût est en effet faible pour Kipster. Comme l’a expliqué Ruud Zanders, l’un des fondateurs, dans le communiqué de presse de EOA du 7mars : « après le premier pilote, nous avons immédiatement décidé que désormais toutes les poules que nous élevons seraient chargées de cette manière. Nous avons récemment eu 25 000 poules capturées et chargées à la suédoise. Nos équipes de capture ont été impressionnées par le calme et la tranquillité du poulailler. Tout comme EOA, nous pensons que cette méthode devrait devenir la norme ».
A l’instar de Kipster, Rondeel, éleveur de poules pondeuses a aussi adopté la méthode suédoise. La société de produits biologiques Demeter a aussi fait part de son intérêt. Beter Leven (3), l’indicateur de bien-être de l’animal d’élevage pour le consommateur souhaite également inclure la méthode dans les critères d’attribution de la note maximale de son indice. Nul doute que d’autres entrepreneurs suivront cette voie car comme l’explique L. Moffat: « Les Néerlandais ont compris que le bien-être animal allait devenir rapidement un argument commercial fort et qu’il fallait prendre de l’avance ».
En France, l’institut technique ITAVI (4) préconise dans son guide des bonnes pratiques, d’attraper au maximum 3 poules à la fois, par les 2 pattes et soutenir les bréchets de l’autre main. L’idéal étant pour lui de ne capturer que 2 volatiles à la fois, en position debout, entre les ailes et le bréchet, comme il est recommandé dans la méthode suédoise.
Source: lepointveterinaire