Le musulman et le tabac

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Les dégâts sur la santé causés par le tabac sont innombrables. Pour ne citer que quelques exemples connus du large public ; retenons la bronchite chronique, l’infarctus du myocarde, l’artérite des membres inférieurs, l’hypertension artérielle, le cancer broncho-pulmonaire, le cancer de l’estomac, le cancer de la vessie, le cancer de la sphère O.R.L., la dégradation de l’état bucco-dentaire, le vieillissement de la peau etc…

 Rappel de l’avis des oulémas concernant le tabagisme :

Il n’existe pas de divergence concernant cette question. Au regard de ses conséquences dramatiques le tabac est considéré comme un produit hautement illicite dépassant par ses méfaits d’autres produits interdits cités dans le coran.

La consommation en islam qu’elle soit alimentaire, sexuelle ou intellectuelle est intimement liée aux actes d’adoration. Fumer cette usine toxique est évidemment un acte contre nature, plus précisément contre la fitra. La fitra, est le terme islamique désignant cette attitude naturelle dans les profondeurs de l’âme humaine qui a pour vocation de tendre vers la connaissance de son Créateur, et reflétant l’empreinte du discours divin dans la pré-éternité avec l’humanité tout entière dans sa forme originelle. Ce moment primordial dans l’embryologie de l’âme humaine nous a imprégnés d’un perpétuel amour et d’une mystérieuse fascination pour la beauté et la grandeur. L’homme n’a donc cessé d’emprunter mille et mille chemins pour retrouver ce sens caché en lui, mais toujours par une approche de perfectionnement individuel et/ou collective. Ainsi,tout acte ayant pour conséquence la nuisance de son être est de ce fait tout à fait régressif et démentiel.

L’habitude :

Après être pris dans ce piège mortel de la nicotine, le fumeur se noie dans un monde de mensonges. Une toxicomanie à part entière est rarement reconnue comme tel, et le pire dans tout cela est qu’un produit aussi excitant que la cigarette est qualifiée de calmant ou de déstressant. En réalité,  le fumeur calme momentanément une demande incessante et artificielle de nicotine qu’il s’est lui-même créé. Chez le musulman s’il y a un acte majeur et simple à la fois lié à la sphère buccale, à l’habitude, et à l’apaisement du cœur est bien celui de l’invocation (dhikr). La bouche devient ainsi  l’embarcadère de paroles et de noms divins qui vont sillonner en les débroussaillant les marées des soudour ( poitrines), permettant aux tréfonds des quouloub (cœurs) de recevoir les lumières de la maarifa (connaissance).

 L’échéance :

La tendance commune des fumeurs est de reporter le sevrage vers une date ultérieure correspondant en général à des événements particuliers (anniversaire, reprise du sport, fin espérée de contraintes socioprofessionnelles etc…). Le mode de sevrage entrepris est souvent sur le mode dégressif.

Ces petits artifices malheureusement n’ont montré  aucune efficacité. Le fait de diminuer progressivement la consommation de tabac peut même aggraver la dépendance surtout mentale, étant donné l’espacement entre les deux prises, l’attente de la prochaine cigarette devient plus vive et sa consommation plus salvatrice.

Le musulman perçoit la vie comme un très  court échéancier. Son chemin spirituel  exige un état d’éveil permanent dans lequel se pratique l’islam avec ses rites (devoirs et interdits) conjugué à une foi (l’imane) avec ses fondements (doctrinaux) sur le sentier de la perfection  (l’ihssan) avec ses voies de la sincérité menant à la plénitude de l’expérience spirituelle. Mais ceci ne peut s’opérer qu’à travers un cycle de régénération itératif ayant pour  point de départ le repentir sincère (la tawba), une repentance totale et immédiate de toute souillure ayant altéré le physique, l’intellect ou le comportement du musulman.

Celui-ci en décidant l’arrêt immédiat et définitif du tabac, peut donc transformer cette pratique morbide en un véritable acte d’adoration si l’intention est la tawba et nom pas uniquement la crainte des effets néfastes sur la santé. Dieu nous rappelle dans le coran et dans la tradition prophétique qu’il aime ceux qui se repentent et qui se purifient. Il nous incite en même temps à utiliser avec sagesse notre libre choix (qualité qui nous différencie des autres créatures) désigné par la notion  d’amana (dépôt) dans le coran.

Malheureusement ce libre arbitre, ce choix de vie, se retrouve bridé par le tabagisme laissant son consommateur sombrer dans l’esclavagisme le plus sinistre des temps modernes.

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